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Respire est la preuve qu’un « numéro » de cirque aujourd’hui n’est plus la simple démonstration technique de prouesses isolées, c’est un univers unique, soigné, complet, ici sublimé par des lumières et une musique ensorcelantes. »
Tel un métronome, leur respiration dénote leurs émotions. Il y a beaucoup de cirque dans Respire qui aligne exercices d’équilibre et jonglage autour d’une histoire dont le fil rouge est le rapprochement d’inconnus. On peut aussi y voir un message […], que l’étranger n’est ni mauvais ni méchant, qu’en ouvrant les yeux et en faisant un pas l’un vers l’autre, les barrières tombent et les apparences font place à la connaissance.
Histoires sans paroles, pantomimes et situations cocasses font penser à ces vieux duos comiques du cinéma muet ou encore aux délires surréalistes des dessins animés de Tex Avery… Et cerise sur le gâteau, une pianiste présente sur scène distille des rythmes effrénés obligeant nos deux compères à multiplier leurs facéties. Les accessoires ne sont pourtant guère nombreux : quelques balles, un cerceau géant et une grande boule d’équilibre. C’est évidemment compter sans l’imagination débridée des deux artistes : jongleries où le corps lui-même devient accessoire souple et malléable, éclairages portatifs donnant un côté sombre et mystérieux à ce déferlement virtuose.
C’est beau comme une berce, insignifiant aussi mais terrible dans la lecture personnelle qu’on peut en faire. Car rien n’est imposé, ou presque, l’ensemble ne reposant que sur notre capacité à nous émouvoir et à apprécier à sa juste valeur les performances techniques des deux acrobates.